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mercredi 20 mars 2013

Douma v. Moskovsky Komsomolets: question de principe ou question de pouvoir?

Voir: http://kommersant.ru/doc/2150123?fp=32
http://www.mk.ru/specprojects/free-theme/article/2013/03/15/826727-politicheskaya-prostitutsiya-smenila-pol.html

Le 16 mars, le journal Moskovsky Komsomolets publie un article au vitriol concernant trois députés-femmes, posant la question de la prostitution politique.  Mais de trois députés Edinaya Rossiya. Et là la Douma s'emballe. Issaev, une des figures clés du Parti, prévient que la vengeance sera terrible. Jirinovsky, qui a du oublier que LDPR est indépendant d'Edinaya Rossiya, joue l'esprit de corps et demande presque l'expropriation du journal et le banissement de son rédacteur en chef. Oubliant au passage le droit de propriété et les domaines de compétence.
 
L'article frappe fort. Mais c'est aussi le risque encouru par les personnes publiques, de voir leurs prises de position et leurs propos disséqués, et pas forcément objectivement. Ces trois députés ont eu des parcours politiques atypiques, plein de rebondissements, ont soutenu ou initié les projets de lois les plus contestés ces derniers temps. Le journal les attaque.
 
Mais les députés de poser la question de l'abus du droit de parole. L'article est-il insultant? Non. Satyrique? Oui. En quoi y a-t-il abus alors? La requête a été transmise à l'organe compétent et sa réponse est très attendue.
 
En attendant, le rédacteur en chef, Pavel Gusev devrait quitter le Journal, pour que la politique rédactionnelle puisse être totalement repensée, selon Jirinovsky. Il doit également quitter ses fonctions à la Chambre civique, où il a été nommé par le Président et non par la Douma. Il doit quitter la présidence de l'association des journalistes, mais la décision dépend de l'assemblée générale. Bref, en fait, la Douma n'a pas de moyens d'action légaux, s'énerve, crie fort et veut faire peur.
 
Le porte parole du Président a précisé que Poutine est au courant de la situation, mais qu'il n'intervient pas dans l'affaire.
 
Comme le souligne un autre membre de la Chambre civique, ces députés ont le droit de s'adresser à la justice, si elles estiment que leurs droits ont été bafoués. Par ailleurs, la Cour suprême satisfait plus de 60% des recours visant à la défense de la réputation. Alors, pourquoi attendre?
 
Bref, Edinaya Rossiya ne supporte toujours pas la critique. Il faut dire que les députés se sentent très mal à l'aise ces derniers temps, avec tous les scandales concernant leur étrange richesse. Car personne n'explique d'où vient tout cet argent. Et dans ce contexte, Jirinovsky, très en verve, a déclaré hier qu'il vaudrait mieux annoncer une amnestie générale pour les députés en ce qui concerne la déclaration de leurs biens, sinon le système va s'écrouler. Mais ... l'amnestie doit-elle également concerner les moyens par lesquels ils ont acquis cette richesse?
 
Déclaration révélatrice s'il en fallait. Ainsi, la question ici est effectivement une question de principe: il ne sert à rien de fouiller, car vous allez trouver. Mais comme tout le monde le sait, ça ne sert à rien. Tout le monde est comme ça.
 
En fait, ces charmants députés sembleraient avoir peur. Tous ces individus, arrivistes et résidus des années 90, n'osent pas imaginer que les choses puissent fonctionner autrement. Car quelle serait leur place dans cette nouvelle société?
 
C'est bien une question de principe, car c'est la question du pouvoir.
 

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